Chemins des ducs
Chemins des Ducs est l'étude de la dispersion post-natale des jeunes grands-ducs d’Europe dans la région des Hauts-de-France. Ce programme est porté par le Conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France, l'association Aubépine et le bureau d'étude Écosphère.
Pourquoi vouloir étudier le Grand-duc d’Europe ?
Sous l’impulsion de l'association Aubépine, le Grand-duc a gagné « ses lettres de noblesse » grâce aux diverses études et suivis réalisés par ses bénévoles et aux travaux de plusieurs chercheurs français et européens. Sa présence atteste d’une bonne qualité biologique des milieux qu’il fréquente. Si la population semble se développer de façon constante en région Hauts-de-France, l’état de conservation des populations de Grand-duc n’en demeure pas moins fragile face à la fragmentation de ses milieux de vie. La pérennité et la poursuite de la dynamique de sa population reposent sur les zones d’installation temporaire utilisées par les juvéniles et encore méconnues.
L’étude abordera les questions suivantes :
- Quel rôle particulier jouent les zones d’installation temporaire dans la dispersion et la colonisation de nouveaux territoires ?
- A quels dangers les Grands-ducs d’Europe sont-ils confrontés en les gagnant et en les utilisant ?
- Comment les Grands-ducs les rejoignent-ils ?
- Quelles sont les possibilités de préservation de ces zones présentant des enjeux fonctionnels sur notre territoire ?
- La région devient-elle un point de départ important pour les régions voisines ?
La démarche et le caractère innovant de la technique
Nous allons développer une méthodologie innovante visant à répondre à toutes ces interrogations et hypothèses. Elle reposera sur une forte valorisation des travaux déjà menés dans la région Hauts-de-France, un investissement humain réunissant les principaux acteurs locaux agissant en faveur de la conservation de cette espèce à enjeu et un accompagnement scientifique et technique aux échelles nationale et européenne.
Nos partenaires techniques ont mis au point une balise-bague que nous utiliserons pour équiper 24 juvéniles nés au cœur de notre région en 2022 et 2023. Automatisée avec une pile solaire, elle peut fonctionner jusqu’à 4 ans. C’est suffisamment confortable pour répondre aux différents points de notre problématique.
L’étude sera également basée sur d’importants traitements géomatiques par une équipe de l’Office Français de la Biodiversité, spécialisée dans la trajectographie afin de géoréférencer chaque individu balisé dans son milieu. Les outils européens visant à réunir de tels programmes de recherche seront associés, comme le portail MOVEBANK.
La conservation de l’espèce et l’accompagnement des décideurs locaux
Ce programme repose sur d'importants enjeux :
- Apporter des données sur la biologie du Grand-duc afin d’assurer la protection et la conservation de l’espèce dans notre région.
- La prise en compte de la biodiversité dans les projets de développement est une exigence règlementaire. Prendre en compte la présence du Grand-duc, c’est favoriser toutes les espèces du réseau trophique (chaîne alimentaire) dont il est dépendant sur un territoire.
- Rédiger des articles scientifiques, des cahiers techniques à destination des élus, des techniciens, gestionnaires de sites.
Pour rappel, les 3 principaux statuts réglementaires et de conservation dont bénéficie le Grand-duc d’Europe sont :
- espèce d’intérêt communautaire au regard de son inscription à l’annexe I de la Directive 2009/147/CE du 30 novembre 2009 du Parlement européen et du Conseil concernant la conservation des oiseaux sauvages, dite Directive « Oiseaux » ;
- espèce strictement protégée en France, figurant à l’article 1 de l’arrêté ministériel du 21/07/2015, modifiant l’arrêté du 29/10/2009 (publié au JORF n°0172 du 28/07/2015 page 12822 ; texte n°7) ;
- espèce menacée (classée Vulnérable) d’après la Liste Rouge Régionale Nord-Pas-de-Calais (2017).
Ces statuts illustrent les enjeux et la portée du présent programme de recherche et indiquent que l’espèce doit faire l’objet de mesures particulières de conservation.
Les porteurs du projet
Le Conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France
Acteur régional important en matière de conservation de la biodiversité, le Conservatoire d’espaces naturels intervient sur plus de 510 sites (dont 429 en gestion directe). Ces sites sont répartis sur l’ensemble du territoire des Hauts-de-France sur plus de 17 700 hectares. Le Conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France, c’est 100 salariés, 107 Conservateurs bénévoles et plus de 1700 membres adhérents.
Au travers de ses actions, le Conservatoire opère sur une dimension régionale dont il a une parfaite connaissance des enjeux écologiques globaux. La présence du Grand-duc d’Europe sur plusieurs de ses sites, renforce l’intérêt à mieux étudier l’espèce pour mieux la protéger. Rappelons que le Conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France dispose d’outils lui permettant d’assurer une maîtrise foncière ou d’usage. Mieux connaître le fonctionnement du Grand-duc d’Europe, c’est mieux participer à la protection de l’habitat de cette espèce et toute autre espèce qui lui est associée.
L’association Aubépine,Groupe régional Grand-duc
C'est l'association à l’initiative depuis plus de 25 années sur l’étude du Grand-duc d’Europe dans la région. Conseillée par les spécialistes internationaux de l’espèce, l’association dispose aujourd’hui d’une très bonne connaissance de la dynamique et du fonctionnement de l’espèce. Aubépine produit une synthèse annuelle sur l’état des populations de notre région et de nombreuses publications. Aubépine guidera l’équipe projet vers les secteurs favorables à l’espèce (zones déjà connues et zones nouvelles à identifier) et participera à toutes les phases du projet.
Ecosphère, bureau d’étude en conseils et ingénierie pour la nature et le développement durable (pôle Recherche & Développement)
Fort de ses 30 années d’existence dans la prise en compte raisonnée de la biodiversité en France, Ecosphère développe également plusieurs programmes innovants en matière d’études des espèces, au travers de son pôle Recherche et Développement. Philippe Cannesson est ainsi le responsable scientifique de ce programme, mis au point avec le Centre de Recherche sur la Biologie des Populations d’Oiseaux du Muséum National d’Histoire Naturelle, Ecosphère et Aubépine. Écosphère a également depuis 2016 instauré un partenariat exclusif avec Prodrones, spécialisé dans l’usage de drones dans certaines expertises naturalistes et ce cas présent.
Les partenaires associés au projet
- MNHN – CRBPO (Établissement public, FRANCE) : encadre le suivi national des populations d’oiseaux et de leurs migrations par les techniques de marquage (baguage ou marquage électronique).
- ORNITELA (Société anonyme, LITUANIE) : fournisseur des balises GPS retenues pour l’étude ;
- Laboratoire génétique GeCoLAB– Université de Liège (Établissement public, BELGIQUE) : laboratoire de génétique spécialisé dans l'analyse d'ADN environnemental afin de répondre à des problématiques environnementales diverses et applicables à un large panel d'espèces.
- OFB - Service Conservation et Gestion des Espèces à Enjeux - Direction de la Recherche et de l'Appui Scientifique (Établissement public, FRANCE) : spécialisés dans le domaine de la trajectographie des espèces animales, cette équipe nous conseille et apporte ses compétences à la mise en place de notre protocole.
- School of University of Sciences (Université, ECOSSE)
- Prodrones (Société anonyme, FRANCE) : voir descriptif dans la présentation d’Ecosphere.
- Communauté de Communes du Pays de Lumbres (Pas-de-Calais) : apporte son soutien au projet ; des Grands-ducs étant présents sur le territoire de cette collectivité réunissant 36 communes.
- UNICEM (Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction) : fédération interprofessionnelle qui apporte son soutien au projet ; des Grands-ducs étant présents dans les carrières de la région .
Si vous souhaitez vous abonner à la newsletter trimestrielle du projet, merci d'en faire la demande à l'adresse suivante : chemins.des.ducs@gmail.com